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Indonésie
En Sulawesie du Sud, dans la région de Tana Toraja, la mort occupe une place importante dans la culture et la tradition. À tel point, que les cérémonies funéraires sont devenues une attraction touristique majeure.
La cérémonie tomaté
La première étape de tout séjour dans la région de Tana Toraja est la visite de cérémonies funéraires, appelée tomaté. Ici elles peuvent durer jusqu’à quatre jours. À première vue, cela peut paraître étrange, voire déplacé, de venir assister à l’enterrement d’un parfait inconnu, mais le peuple torajien aime partager leurs traditions. J’imagine mal un touriste s’incruster à l’enterrement de la vieille tante Marguerite.
Nous voilà donc sur la place du village, au milieu des tongkonan, les maisons traditionnelles. Il y a des centaines d’invités. La famille est là bien sûr et aussi plein d’invités des villages alentour. Le sens de la communauté est assez important ici. Le chef du village préside la cérémonie. Au sol, gît la carcasse d’un buffle fraîchement dépecé. Il reste juste la tête d’identifiable. C’est un peu la boucherie. Les feuilles de palmiers recouvrant le sol sont rouges de sangs. Des cochons vivants sont attachés à deux morceaux de bambou. Je crains fort pour eux qu’ils vont subir le même sort. Les cochons sont des offrandes des invités à la famille du défunt.
Notre guide nous explique alors l’importance du sacrifice des animaux. Les Toraja croient que les buffles accompagnent le défunt dans l’au-delà. Le buffle est un symbole de richesse et de pouvoir. Pour les familles les plus aisées, jusqu’à vingt-quatre buffles peuvent être sacrifiés au cours d’une cérémonie. Les cornes des buffles ornent ensuite le devant de la maison familiale.

Un petit cochon sacrifié qui a l »air bien bon
La famille reçoit les invités par groupe successifs. Se mélangent les locaux et les touristes dans des processions atypiques. C’est notre tour. Nous nous retrouvons assis par terre dans la salle de réception. La famille passe recueillir nos condoléances. Je n’ai pas grand-chose à leur dire à ces pauvres gens. Ensuite, les femmes passent nous offrir café et petits gâteaux. C’est assez surréaliste d’être là, j’avoue. Je n’ai surtout pas l’impression de participer à des funérailles.
J’apprends que la défunte est en fait décédée trois ans plus tôt. Les torajas gardent le corps chez eux le temps de récolter assez d’argent pour pouvoir organiser une cérémonie funéraire digne de ce nom. Sans cette cérémonie, il est considéré que le malheur s’abattra sur la famille. Il semble que le faste soit important pour les funérailles. Afin d’être respecté par ses pairs et de montrer que l’on respecte dans les règles de la tradition son mort. En attendant, le défunt est considéré comme malade.

Beaucoup de cornes de buffles, certainement un bel enterrement
Tombes rupestres et sépultures d’enfants
Les grottes ont longtemps été utilisées pour cacher et protéger les cercueils. La croyance torajane veut que le mort peut emporter avec lui des objets. Autant vous, dire que les cercueils étaient alors bien garnis. Mais cela a aiguisé l’appétit de petites mains et les tombes se faisaient dépouiller. Alors, l’idée de mettre les cercueils dans les grottes est apparue. Aujourd’hui les grottes ne sont plus utilisées, mais dans certaines il reste encore les dépouilles. Les cercueils en bois ayant dépéri face au temps, les squelettes et crânes des morts sont visibles dans ces grottes.
Les enfants ont aussi droit un rite particulier. En cas de décès d’un bébé de moins de six mois, les torajans pensent que la mère ne pourra plus donner naissance après ce drame. Alors pour conjurer le sort, les corps de l’enfant est « enterré » dans un arbre, avec la croyance que l’enfant grandira avec l’arbre et donc continuera à vivre.

Tongkonan, maisons traditionnelles torajanes
Ce parcours touristique au pays des morts est assez particulier. Choc culturel assuré. Le plus intéressant est la relation qu’ont les toraja avec la mort. Leur solide croyance les amène à être très ouverts sur ce sujet, je trouve.
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